De William Shakespeare
« Sacrées ou non, ces bonnes sont des monstres, comme nous-mêmes quand nous nous rêvons ceci ou cela.(…) Je vais au théâtre afin de me voir, sur la scène (restitué en un seul personnage ou à l’aide d’un personnage multiple et sous forme de conte) tel que je ne saurais – ou n’oserais – me voir ou me rêver, et tel pourtant que je me sais être. »
Jean Genêt, Comment jouer « Les Bonnes », éditions Gallimard, 1968
Les deux Bonnes, comme d’inquiétants émissaires nocturnes, se dressent sur deux superbes frisons noirs puissants et majestueux. Madame s’élève comme une citadelle imprenable sur un étalon blanc. Au cœur de cette pièce, la notion de cérémonie apparaît comme l’essence même du théâtre. Ainsi, chaque soir, les deux Bonnes inversent leur rôle et jouent Madame, tentant d’aller jusqu’au bout du rituel… Jusqu’à la mort.
Les Bonnes violent et usurpent la chambre de Madame en y pénétrant avec leurs souillures comme les chevaux en entrant dans un décor de salon transgressent l’espace même du théâtre.
Alors les Acteurs-Centaures créent un abîme avec la réalité quotidienne. A cheval dans la chambre de Madame, Claire et Solange sont deux monstres surréalistes, centaures gigantesques et suants, tout droit venus du monde des réprouvés pour enfreindre la morale blanche.
Sous le lustre, devant la commode ou sur le tapis, cabrées l’une contre l’autre, à nouveau, elles peuvent s’insulter.
Créé en 1998 au Théâtre du Toursky à Marseille, le spectacle révèle l’acteur centaure. L’année suivante, la création est présentée dans le IN des Festival de Chalon Dans la Rue et d’Aurillac, puis durant trois années aux quatre coins de l’hexagone, dans de nombreux festivals et scènes nationales.
Mise en scène : Camille et Manolo
Lumière : Jean-François Havart
Son : Stéphane Brosse
Costumes : Enriquet Molina & Frédéric Olivier
Décors : Edith et Jean-Paul Zurcher
Interprètes
Camille & Nuno
Manolo & Bhima et Darwin
Bernard Quental & Graal
Lieux Publics
Centre National des Arts de la Rue
La Ferme du Buisson, scène Nationale de Marne la Vallée,
Le Théâtre de Draguignan